Leibniz

Publié le par bureaudesaberrations

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Illustration librement piquée du blog de Boulet (http://www.bouletcorp.com/)

 

 

J'avais écris ce texte pendant un cours de philosophie en terminale, alors que l'on évoquait Leibniz. Dons, si je me souviens bien, ce philosophe affirmait que nous vivons dans le meilleur des mondes possible imaginé par Dieu lui-même, et que toutes ces guerres, toutes ces horreurs, tout commes les choses les plus sublimens de notre monde, ne sont que les résultats de ce dieu-calculateur, qui de par ses calcul, s'acharne à créer le meilleur des mondes possible.

C'est quand même assez terrible: cela signifie que ce monde relativement mal foutu est la meilleure chose qui ai pu arrivée. Terrible, et en même temps absurde. Le "meilleur" est une conception propre à l'homme. Et le monde n'existe pas pour convenir à l'homme, mais pour se convenir à lui-même (remarquez, peut-être que pour le monde, ce "meilleur"-là est tel que ce que nous connaissons...mais on se perd).

 

Plutôt amusé par l'histoire, j'avais zappé la suite du cours pour écrire ce petit texte. Je ne l'ai pas retouché depuis, il est donc plutôt baclé, mais c'était juste histoire d'écrire un petit mot amusant sur cette étrange théorie.

 

La fin du monde a eu lieu. Partout, des nuages de cendres, des pluies d’acide et de flammes, partout les hommes s’entredéchirent, partout le vol, le viol, le pillage, partout la mort et la désolation. Les rares animaux à avoir survécus sont seront bientôt tous exterminés pour servir de nourriture à telle ou telle créature. La faim se fait sentir partout. Bientôt, les premiers actes de cannibalismes séviront dans le monde entier.

Quelques organisations humaines tentent encore de survivre en communauté, mais elles ne tiendront pas longtemps. La mort est plus forte que l’union. Les Hommes tentent de vivre malgré tout. Survivre.

Ils ne savent même plus pourquoi.

 

Quelque part dans l’univers, un gigantesque savant, source de tous les savoirs et de toute vie, pleure sur son sort, et sur celui du monde. Devant lui, une foule de personnes étonnées. Minuscules âmes arrachées de leurs corps, ces morts regardent Dieu pleurer. L’un d’entre eux s’approche.

 – Monsieur ?

(pas de réponse).

– Monsieur ? (L’homme se racle la gorge.) Monsieur, excusez-moi de vous déranger mais…êtes vous…Dieu ?

La colossale créature tourne la tête vers l’âme ridicule.

– Hélas ! Oui, c’est bien moi.

– Vous ! Dieu ? (expression consternée.) Ah ben ça alors !

– Ah ben ça alors…

L’homme s’en va, un autre prend sa place.

– Seigneur, je suis votre plus fidèle serviteur. Nous vous avons pourtant servit du mieux que nous l’ayons pu. Qu’avons-nous fait qui vous ai autant déplu, pour que vous envoyiez foudres et flammes se déverser sur notre monde ?

– Rien, petit homme, rien.

Rien ?

– Rien.

– Mais alors, seigneur, puisque vous existez bel et bien, pourquoi tant de malheur, pourquoi cette mort, cette souffrance, pourquoi ?

– Je n’y peux plus rien, petit homme. Tout s’est décidé à l’origine.

– Comment cela ?

– Connais-tu Leibniz, petit homme ?

– Certes, seigneur.

– J’ai créé le monde ainsi qu’il l’a dit. Le meilleur des mondes possibles.

– Comment ?? Le meilleur des mondes possibles ? Ce chaos ?

– ...

– Cette absurde souffrance qui ravage le monde, ce serait le meilleur qui ai pu nous arriver ?

– Non.

– Non ?

– Non.

– Ah bon.

– Oui.

– Je ne comprends pas, seigneur.

– Moi non plus.

– Vous non plus ?

– Moi non plus.

– Mais que s’est-il passé ?

– Oh…une bête erreur de calcul, petit homme.

– Une erreur de calcul ?

– Oui. Une bête erreur de calcul.

– Sacredieu…

– C’est le cas de le dire.

– Seigneur, vous voulez dire qu’une simple erreur de calcul aurait provoqué de tels cataclysmes ? Mais quelle fut-elle ?

– …

– La science, seigneur ? La religion, l’art, la philosophie ? Quelle est l’erreur, qu’est-ce qui a été commis pour arriver à de telles conséquences ??

– ...

– Seigneur, quelle était votre erreur ?

– Je n’en sais rien petit homme. Je n’en sais rien. Une bête erreur de calcul. Une bête erreur de calcul. Ais-je oublié la retenue ? Mal appliqué un théorème ? Une bête erreur de calcul…une bête erreur de calcul. J’ai oublié quelque chose. Un élément. Tout est à refaire. Tout est raté.

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C
Blog(fermaton.over-blog.com),No-2. - THÉORÈME THEBEST. - Le meilleur des mondes ?
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C
Blog(fermaton.over-blog.com),No-2. - THÉORÈME THEBEST. - Le meilleur des mondes ?
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L
Leibniz a ennocé le principe de raison suffisante qui stipule que « jamais rien n'arrive sans qu'il y ait une cause ou du moins une raison déterminante, c'est-à-dire qui puisse servir à rendre<br /> raison a priori pourquoi cela est existant plutôt que non existant et pourquoi cela est ainsi plutôt que de toute autre façon"<br /> On peut dire plus simplement que c'est l'a règle de causalité qui organise le monde, tout ce que l'on vit est conséquence d'un ensemble déterminé et exhaustif d'états antécédents. Ainsi le monde<br /> que l'on vit malgré le fait qu'il nous parait injuste et source de souffrance n'est qu'une résultante.<br /> Suivant cette théorie , on peut donc imaginer que l'état originel, le paradis donc, était parfait. L'idée qu'une erreur de calcul entraine des conséquence désastreuse est tout à fait dans la<br /> logique de leibniz. Par contre, on peut aussi se demander si l'erreur est une conséquence (par exemple liée à l'état "etourdi" du bon dieu) ou bien fruit du hasard (notion étrangère à leibniz)...<br /> question à creuser
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B
<br /> <br /> Merci pour les explications. C'est vrais que ce texte s'appuie uniquement sur l'image du Dieu calculateur évoqué en cours, et que je ne me suis pas vraiment penché sur les théories du<br /> philosophe...<br /> <br /> <br /> <br />